Une Famille de vampires5 minutes de lecture
Rendez-vous dans trois cents ans
Dans son jardin, une femme raconte à ses petits-enfants l’histoire où à l’époque le marquis d’Urfé la courtisait. Hélène, veuve du marquis de Gramont, vit à Paris sous la protection du commandeur de Bélièvre un ami de son père vivant dans son château de Haubertbois en province, lorsque poussé par l’insistance de l’intérêt du marquis d’Urfé pour elle, son père lui demande de rentrer auprès de lui. Ils partent alors en carrosse, et après plusieurs jours font une halte dans un pavillon de chasse appartenant aux marquis, qui ayant promis de l’enlever durant le voyage et de toujours insister jusqu’à qu’il parvienne à ses fins au contraire d’une ancêtre d’Hélène prénommée Mathilde dont sont prétendant Bertrand avait été pétrifié par son regard et arrêté aussitôt ses avances, apparaît le soir et tente de grimper et l’atteindre par une fenêtre mais le commandeur les surprend et l’oblige à partir. À près d’un jour de leur destination, alors qu’un orage s’est déclenché, le cocher se met à rouler vite, ils s’aperçoivent que c’est en réalité le « prieur » ou « l’affamé », un homme énigmatique ou légendaire grand et maigre qui vivrait dans cette forêt et qui veut manger ceux qui passent. Cependant elle tombe du carrosse puis se réveille étendue sur le sol alors qu’elle ne reconnaît pas un château qu’elle aperçoit à proximité, mais qu’elle découvre en ruine lorsqu’elle y pénètre et y est accueillie par un chevalier en armure, qu’elle prend aussitôt pour le marquis d’Urfé. Elle pénètre une salle où se tient une sorte de banquet dont les convives semblent la prendre pour sa propre aïeul Mathilde à qui elle ressemble comme deux gouttes d’eau. Elle semble reconnaître le prieur, mais aussi Bertrand en armure, mais lorsqu’elle brandit sa croix et en appelle à Dieu ceux-ci disparaissent la laissant dans un château en ruine seule. Elle se réveille alors dans les bras du Commandeur qui vient de la retrouver et qui la porte, et réussit à rejoindre le château. Tandis que tout ceci semble être justifié par un rêve, elle reste deux semaines alitée en raison de fortes fièvres puis son père découvre une sorte de parchemin expliquant que son aïeul Bertrand a été condamné à rendre tous ses biens au roi Charles VII et qu’il a maudit ce dernier expliquant qu’il reviendrait pendant 300 ans, c’est-à-dire le jour où Hélène a vécu ce rêve étrange, ainsi que la malédiction du prieur. À son retour à Paris, elle repousse le marquis d’Urfé qui part en Moldavie, et elle épouse alors le grand-père des enfants pendant ce temps-là.
Une Famille de vampires
Après le Congrès de Vienne en 1815, un officier russe sort en société deux fois par semaine au palais de la princesse de Schwarzenberg dans le bourg nommé Hitzing, et rencontre des notables de tous pays, Autriche, Pologne, Russie, journée durant laquelle ils se promènent, ils mangent, se racontent des histoires et légendes de leur pays respectifs. Le marquis d’Urfé commence à narrer une histoire dans laquelle il dévoile qu’il était en 1759 éperdument amoureux de la duchesse de Gramont, pour le compte de laquelle il accepte d’entreprendre un voyage diplomatique pour Louis XV auprès de l’hospodar (seigneur) de Moldavie. Elle lui donne une croix chrétienne en gage d’amitié qu’il passe autour de son cou. Après un passage en Hongrie et Serbie asservis par les Turcs, il arrive dans un village de ce dernier, où un homme trentenaire l’aborde et lui parle de son père Gorcha ayant pris une arme pour chasser un brigand turc dévastant le pays nommé Alibek, demandant à ses enfants Pierre et Georges de lui planter un pieu dans le cœur s’il revenait après dix jours, puisqu’il serait alors devenu un maudit vourdalak (vampire des peuples slave, des corps morts sortis de leur tombeau pour sucer le sang des êtres vivants, le plus souvent de leurs intimes) suceur de sang, dans certains ont transformé des villages entiers notamment en Hongrie ou en Bosnie. Certaine tombe ont été exhumés dans lesquels ont été retrouvés et dépouille gorgées de sang qu’ils ont fait brûler, et qui ont poussé des cris lorsque les bourreaux leur ont planté des pieux dans la poitrine. Le marquis d’Urfé arrive ainsi le dixième jour dans cette famille, où il découvre également leur jeune sœur Sdenka qui selon lui ressemble étrangement à la duchesse de Gramont. Ce soir-là, le vieil homme rentre avec une blessure qu’il ne veut pas montrer à la limite extrême des 10 jours ce qui sème le doute dans la tête des deux fils tandis que leur chien ne reconnaît même pas son maître et hurle, et qu’il fait tuer sur le champ ne pouvant le calmer. S’il est un peu rustre, il finit par expliquer qu’il a réussi à tuer Alibek, dont il sort une ou la tête qu’il explique avoir coupé, et durant la nuit, Georges est inquiet et soupçonneux toujours homme pieux à proximité, alors que le marquis d’Urfé ne trouve pas le sommeil. Ce dernier s’aperçoit au cours de la nuit Gorcha emmener son petit-fils pour prétendument lui donner un cadeau, Georges et Pierre sortent et réussissent à ramener l’enfant sain sauf alors que leur père a disparu. La nuit suivante, le marquis revoit le vieil homme approcher de la fenêtre de son petit-fils pour lui demander de l’ouvrir, il réveille alors la maison, poussant à nouveau Gorcha à disparaître mais l’enfant meurt après avoir perdu connaissance. Il est enterré trois jours après alors que le vieil homme revient alors auprès du jeune frère du défunt avant de disparaître. Le marquis d’Urfé tombe progressivement amoureux de Sdenka, et lui fait sa cour mais Georges le découvre et l’empêche. Le lendemain, au cours du repas Gorcha refait surface et s’attable, mais son fils réussit à récupérer le pieu et le poursuit dans la forêt, puis celui-ci revient seul et attristé, demandant au marquis d’Urfé de partir le lendemain puisque la rivière est maintenant dégelée. Il part pour sa destination à Jassy et se promet de repasser au retour, puis tombe sur un corps avec un pieu déterré par un loup, avant de passer six mois sur sa mission première. Sur le chemin du retour alors qu’il a même oublié cet épisode, il retombe sur le petit village et le couvent à côté de chez Gorcha, où on lui informe que ce dernier terrorise la région et que toute la famille a succombé sauf Sdenka à priori. Il se rend alors chez eux où il trouve la maison vide et décide de se reposer, et s’endort puis rêve de cette dernière, puis il semble se réveiller et la voix au pied de lit, plus belle que dans ses souvenirs. Cependant elle lui implore de partir, mais il insiste pour lui parler puis constate que son comportement a tout de même changé, et lui déclarant son amour, elle tente finalement de le garder avec lui, malgré les craintes grandissantes du marquis d’Urfé qui veut partir. Mais en raison de son charme, il se laisse convaincre et finit par rester et boire un peu d’alcool, mais lorsqu’il l’enlasse, il voit la mort sur son visage et sent aussi son odeur méphitique, puis lorsqu’il aperçoit son père et son frère les épier, il prétexte d’aller vérifier l’état de son cheval afin de quitter les lieux. Il se rue sur sa monture et s’enfuit au galop alors qu’il semble entendre une foule crier, notamment Sdenka qui lui demande de s’arrêter. Subitement, elle saute derrière lui sur la croupe du cheval et tente de faire tomber à la renverse, mais après une lutte avec elle il parvient à la faire tomber à terre, alors que son père et son frère tente de couper le chemin mais sans succès. Le vieil homme lance alors les enfants de la famille également sans succès puis le marquis d’Urfé tombe au sol et perd connaissance. Il se réveille alors seul quelques temps après avec son cheval expirant à ses côtés. Il explique alors aux notables qui écoutent son histoire qu’il l’a pas succombé à ses agresseurs et n’est pas devenu un vampire assoiffé de sang.
Commentaires
C’est un recueil d’une nouvelle fantastique gothique très ancienne datant de 1839, du genre vampirique, également parfois titrée La Famille du Vourdalak, écrite à l’origine par son auteur en français. Le premier récit du recueil est également une nouvelle fantastique intitulée Rendez-vous dans trois cents ans.
- Une Famille de vampires
- Alexis Tolstoï
- 1839
- L’Herne (2010)
- 9782851979360